Thierry aux urgences, Léna au rond point.
Jeudi 31 Mai : (photos des que possible, ca marche pas!!)
Voilà 3 jours que nous stationnons ici. Pour n'avoir rien trouvé de mieux nous cloturons un grand espace vert communale au bord d'un rond point largement fréquenté. Nous pensions en arrivant être
la cause de ces embouteillages, mais après observation, c'est le pont au desus du Rhin le responsable.
Une fois le parc des chevaux terminé, Monsieur le conseillé munucipal vient nous dire qu'il n'est pas possible de laisser les chevaux paître ici, mais qu'en revanche le parc cloturé de l'autre
côté de la route (qui fait 2hectares) est disponible, qu'il y met ses chevaux parfois et qu'on peut rester autant de temps que l'on veut. Le lendemain il passera nous ramasser en calèche, avec un
grand comtois de 3 ans, pour nous montrer sa petite ménagerie. sympathiques :
Que c'est agréable de se faire promener en calèche sans se soucier de la tension des traits, de la circulation (on en a bouffé ces derniers temps!)...
Ce matin un bon maréchal ferrant a enfin ferré nos chevaux, après deux faux plans d'autres maréchaux. Ce qui nous fait 6 jours d'arrêt, puis encore 2 jours 20 km plus loin. Comète qui donne mal
les pieds avec ses problèmes de gale de boue, a été sage comme une image après quelques coups de badine même pas forts administrés sur la croupe.
Nous somme heureux de quitter bientôt ce rond point, car vous pouvez bien imaginer l'effet qu'on fait sur cette population -plutôt riche à en voir les voitures qui passent- les gens nous
regardent TOUS en passant, certains s'arrêtent, observent et repartent. Alors nous nous amusons en criant "Riez, riez, un jour vous serez à notre place, mais sans l'avoir choisi" ou encore
"Profitez bien de nous observer car il n'est pas dit que la liberté dure encore longtemps!"... Ce qui me fait penser à la famille Diab qui m'avait dit "Si tu ouvres ta fenêtre et que tu
vois des gitans, c'est bon signe. C'est signe qu'il existe encore de la liberté dans ton pays."
Enfin on rigole bien avec mon Tyry. Mais ce soir je vais me sentir un peu seule car il est partit aux urgences, pour la 50eme fois depuis que je le connais. Sa cheville s'est mise a enfler, non
pas qu'on lui lançait trop de fleurs, mais cette saleté de maladie de Lyme a encore fait des siennes. Pauvre Titi il était tout triste et inquiet en partant dans l'ambulance. Mais malgré moi je
pense que ça ira bien car ça fait 5 ans que cette maladie agit régulièrement sans gravité majeure, entraînant douleurs, paralysies faciales, du dos, de la jambe... C'est très prenant. Enfin il
est à l'hopital et je ne sais pas réellement pourquoi.
En attendant je fais des rencontres, un allemand trop fan de la roulotte, qui me fait part de ces idées politiques, mais je comprends pas tout. Et un polonais avec son ami allemand qui fait
la traduction (tout deux bien fringués et pas franchement sympathiques), qui me fait un interrogatoire sur les juments : quelle race, quel âge, ont-elles déjà pouliné, non, et pourquoi, et
combien elle coutent, et combien elle pèse, et est-ce qu'il y a du jus dans le fil, et pourquoi alors elles ne se sauvent pas... Si bien que je me demande s'il est de la police ou si il compte
revenir dans la nuit voler les chevaux. Je pense la 2eme option plus probable, j'apprends alors la plaque d'immatriculation de sa grosse BMW par coeur.
La nuit tombe. Les grosses voitures n'en finissent pas de passer. Et la vue du lottissement plein d'énormes maisons en construction laisse entrevoir que malgré la soit-disant crise, à la
frontière franco-allemande, l'argent coule à flot. Pays du tiers-monde, si vous crevez la dalle, ne cherchez plus les sous de votre uranium, de votre pétrole et de vos diamands. Tout est ici.
Venez vous servir.